MOA, Architectes, BET, assureurs … : nous avons besoin de sortir ensemble des cadres établis pour imaginer les bâtiments de demain, à très faibles impacts notamment en termes d’émissions carbone, ce qui semble passer par la frugalité et le low-tech.
TERAO fait de cette problématique un programme de R&D en soi au sein du LAB TERAO, et mobilise ses partenaires pour une réflexion et des expérimentations concrètes afin de préparer l’avenir ensemble.
Si ce programme vous parle et fait écho à vos propres questionnements techniques et stratégiques, contactez-nous et rejoignez-nous !
Seuil d’émissions de GES indépassable ou besoin de définir les pratiques de demain ?
Face au constat que les solutions techniques « bas-carbone » actuelles sont insuffisantes pour répondre à l’enjeu de décarbonation totale du secteur de la construction d’ici à 2050, TERAO a décidé de dédier des ressources à cet enjeu sous forme de Projet de Recherche et Développement.
L’axe central de ce projet porté par le LAB TERAO, notre entité dédiée à la R&D, est de questionner les normes, d’identifier les blocages et de trouver les solutions à mettre en place pour descendre sous le seuil de 600 kg éq. CO2/m² (construction + énergies sur 50 ans) : ce dernier est-il incompressible, ou existe-t-il des moyens de s’en affranchir ?
Nous sommes convaincus que le développement de futurs projets immobiliers à très faibles impacts (le carbone n’étant qu’un des indicateurs à monitorer) passera nécessairement par des démarches frugales et low-tech.
TERAO souhaite donc avancer dans cette voie dès à présent, plutôt que d’opter pour une posture d’attente techno solutionniste.
Frugalité et low-tech : quelles réalités ?
Mais qu’entend-on par démarches frugale et low-tech dans le secteur du bâtiment ?
En tant qu’acteur de la construction, TERAO a un rôle fondamental à jouer dans la réduction des impacts de ce secteur qui représente plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre françaises. À ce titre, une des pistes que nous souhaitons suivre est celle du développement de bâtiments frugaux en énergie et en matière, remettant en cause les besoins superflus pour se contenter de répondre à l’essentiel. Une démarche choisie et non subie comme peut l’être la sobriété, basée sur la recherche d’une maximisation du plaisir (au sens de la satisfaction de nos besoins essentiels) avec un minimum de ressources et de moyens.
Le concept de low tech prend quant à lui racine dans les années 70 avec l’émergence de l’écologie sociale et politique et des premières critiques des high-techs : les technologies « appropriées » de E.F. Schumacher, « conviviales » de I. Illich, ou encore « démocratiques » de L. Mumford sont autant de concepts qui ont nourri l’approche moderne de ces technologies « douces ».
Il n’existe pas de définition institutionnelle ou normative des low tech, ce qui rend le concept flou et parfois mal interprété par le grand public. En 2022, l’ADEME a établi un État des lieux et perspectives des démarches « low tech », visant à définir les contours de cette notion.
Le constat primordial de cet état de l’art est qu’il est vain de vouloir appliquer ce concept à un objet, voire à un système, qui sera toujours plus ou moins low tech qu’un autre, mais qu’il est plus pertinent de chercher à l’appliquer comme une démarche d’ensemble de recherche de la « lowest tech » :
Concrètement, quelle est notre approche ?
TERAO fait le choix de synthétiser sa démarche sous l’intitulé suivant : “Bâtiments frugaux & low-tech au défi des standards constructifs : requestionner les habitudes de conception et d’usages pour réaliser de nouveaux programmes ultra-bas-carbone, soutenables et inclusifs”.
Notre objectif est ainsi clairement annoncé : nous souhaitons réhabiliter ou construire concrètement et dès aujourd’hui des bâtiments à faibles impacts (carbone, mais pas que) ancrés dans leur environnement et leur territoire, quitte à devoir sortir des cadres normatifs ou des standards, plus ou moins justifiés, qui se sont progressivement installés dans le secteur de la construction depuis le début du XXème siècle.
Une méthode collaborative et ouverte
TERAO a fait le choix de mobiliser sa cellule R&D via la création d’un poste dédié à l’exploration et à la structuration de ce sujet.
Dans la lignée des principes de convivialité et d’accessibilité des low tech, nous déployons un mode de travail collaboratif et ouvert à tous les acteurs intéressés souhaitant s’impliquer sur le sujet : architectes, BET, maîtres d’ouvrage, bureaux de contrôle, assureurs, etc.
Notre méthodologie se résume de la manière suivante :
Tenue d’une cartographie des différents sujets et projets à mettre en œuvre, évoluant suivant le retour de nos partenaires
Compilation, analyse et mise au point des propositions concrètes pour lever les freins rencontrés sur les projets opérationnels de nos partenaires
Échanges et débats autour des propositions et diffusion des synthèses afin de démocratiser ces méthodes au sein de nos professions
Expérimentation à échelle 1 autour de projets concrets, ambitieux et démonstrateurs
La communication et les échanges au sein du réseau incluent notamment :
Une newsletter mensuelle : pour tenir nos partenaires informés de nos avancées
Des rencontres trimestrielles pour échanger autour de thématiques et de sujets techniques, creusés avec des experts
Auteur de l’article : Brice PIGAGLIO – Chef de projet Bâtiment Frugal et Low-Tech