On entend couramment l’idée que nos comportements ne pourraient pas impacter la baisse des émissions de gaz à effet de serre de plus de 25%, ce qui est démobilisateur. Or, d’après le dernier rapport en date du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) l’importance et le rythme du dérèglement climatique et des risques associés dépendent fortement des mesures d’atténuation et d’adaptation à court terme. Il est évident que si nous changions tous drastiquement notre façon d’habiter, de nous nourrir et de nous déplacer, l’impact de nos comportements serait nettement supérieur.

Nous allons démontrer ci-après que le seul fait de porter un gilet chaud en hiver fait baisser la consommation énergétique de la France de 5,5 % !

Un geste vert pour réduire notre consommation énergétique

Chauffage et consommation énergétique des françaisLa sensation de confort thermique est liée à plusieurs facteurs, dont la vêture. Plus on est habillé chaudement en hiver, plus on supporte des températures basses à l’intérieur des bâtiments. La vêture se mesure en « clo » (1 clo = 0,155 m2K/W). Le port d’un gilet chaud (en plus d’une veste) augmente la vêture de 0,49 clo.

Cette augmentation permet de faire passer la température optimale intérieure, pour être en situation de confort, de 22°C à 19°C, selon les normes internationales de confort (ISO 7730 – Ergonomie des ambiances thermiques ou EN 15251 – Critères d’ambiance intérieure).

Il est à noter que 19°C est la température réglementaire de chauffage des bâtiments en France, alors que 22°C est plus proche de la température intérieure moyenne constatée en période de chauffage. La consommation de chauffage dans les bâtiments est, en ordre de grandeur, proportionnelle à l’écart entre la température de consigne intérieure et la température moyenne extérieure pendant la saison de chauffage. La température moyenne extérieure en période de chauffage se situe en France autour de 7°C.

Baisser de 3°C la température de consigne de chauffage revient à baisser la consommation de chauffage de 20%
Calcul : (1 – (19 – 7)/(22 – 7)) x 100 = 20%

La consommation d’énergie finale du secteur résidentiel et tertiaire représentait en 2019, 46% de la consommation totale d’énergie finale de la France (1) et 60% de l’énergie consommée par le résidentiel-tertiaire sont consacrés au chauffage(2). Le chauffage des bâtiments représente donc 27,6% de la consommation totale d’énergie finale de la France. Baisser de 20% la consommation de chauffage dans le résidentiel-tertiaire revient à baisser de 5,5 % la consommation d’énergie finale de la France !

 

Pour en savoir plus sur la performance énergétique et environnementale des bâtiments nous vous invitons à lire également notre manifeste pour des bâtiments vertueux à coûts maîtrisés.

Porter un gilet chaud : un geste vert, mais aussi géopolitique et citoyen !

D’après nos calculs, si tous les Français portaient un gilet chaud pendant la saison de chauffe dans les bâtiments, la France baisserait sa consommation énergétique totale de 5,5%. C’est un geste « vert » qui a un impact énorme ! Et il y en a d’autres…

Gestes verts pour réduire notre consommation énergétique

Michel Raoust, Gérant de TERAO après avoir adopté un geste vert fondamental

Le gaz naturel représente 28,5% de la consommation d’énergie finale du secteur résidentiel-tertiaire. Baisser de 20% la consommation de chauffage qui représente 60% de la consommation d’énergie finale du secteur engendre au moins une baisse de consommation de gaz de 2,2 Mtep, soit 25,5 TWh.

Sachant que 17% de ce gaz est du gaz russe, ce simple geste vert permettrait d’économiser 4,3 TWh de gaz russe importé, soit 430 M€ (au prix de vente aux particuliers). Ce montant équivaut à l’aide apportée à l’Ukraine par l’UE.

430 M€ de moins pour financer la guerre en Ukraine… Nos comportements doivent aujourd’hui s’inscrire dans une véritable prise de conscience de leurs impacts environnementaux et géopolitiques, qui sont intimement liés. Adopter des comportements plus responsables, qui nous permettent de réaliser des économies d’énergie, est donc autant un geste vert que citoyen, et s’avère nécessaire et important !

Le rapport direct entre les conflits internationaux et les énergies fossiles

Comme nous le rappelait récemment la météorologue ukrainienne Svitlana Romanko, membre du GIEC, à l’occasion de la publication en février du deuxième volet du 6e rapport du GIEC, il existe un rapport direct entre les conflits internationaux et les énergies fossiles.

Ce point est majeur, il est indispensable à la compréhension des impacts du changement climatique, et montre l’urgence de l’adaptation. Ce constat est à la source même de la notion de développement durable, alors définie par le rapport Brundtland en 1987 comme la convergence entre modes de développement et respect de l’environnement.

Pour Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, la crise énergétique issue de l’agression de l’Ukraine est comparable au choc pétrolier de 1973 (Interview du Figaro du 9 mars 2022). Or, en ces années-là (qui ont vu la naissance de l’ADEME…), des campagnes de communication massives de l’Etat envers tous les français faisaient la pédagogie de l’importance de la maîtrise de notre consommation énergétiques et des impacts de nos comportements : gageons que ces initiatives seront rapidement remises à l’ordre du jour dans le contexte actuel, et au vu des adaptations majeures à venir de la stratégie énergétique de l’UE.

 

Pour TERAO, chacun porte donc une responsabilité et possède des moyens d’agir, et tout commence par nos habitudes quotidiennes : réduisons le bilan énergétique des Français, et luttons ensemble pour construire et promouvoir la construction d’un avenir plus résilient, par une autonomie stratégique fondée sur la frugalité et les énergies renouvelables.

 

1 Ministère de la transition écologique

2 Observatoire des Territoires, Agence Nationale de la Cohésion des Territoires

Directeur du Développement France
Expert des enjeux de développement durable des projets immobiliers

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